La Ruthénoise Camille Flottes prend son envol avec la sécurité civile
La Ruthénoise Camille Flottes prend son envol avec la sécurité civile
Centre Presse 04/08/2023
À tout juste 29 ans, la Ruthénoise est l’une des deux femmes en France à copiloter les bombardiers.
Le petit oiseau a bien grandi et quitté depuis dix ans son nid (lire page suivante). La passion du vol est devenue une vocation pour celle qui a intégré l’aéro-club Av’AIRon Club de Rodez à 16 ans, sélectionnée avec trente pilotes, sur mille en France, pour effectuer un stage à Draguignan (Var).
« Le premier vol, le baptême, a été un véritable déclic. C’est ce vol-là qui a tout fait basculer et où je me suis dit : C’est ça que je veux faire, c’est là où je veux être. » Comme flotter au-dessus des nuages et du temps qui passe.
La Ruthénoise a franchi les diplômes, bac scientifique, IUT en ingénierie mécanique à Toulouse, DUT en aérospatiale pour connaître l’envers du décor, le cœur du réacteur puis l’école de pilote à Agen, à chaque fois haut la main, pour prendre les commandes d’un Boeing, pendant 4 ans, à bord de la compagnie Ryanair.
« Ce fut la meilleure école pour se former, on connaît l’avion par cœur, c’est très efficace », déclare-t-elle. Et de vivre aussi une collision aviaire, à Malaga, en 2019 avec le 737.
« Je venais de déconnecter le pilote automatique et de prendre l’avion en manuel pour l’atterrissage, quand on a vu un « V » de mouettes fonçant sur nous… Heureusement, pas d’ingestion dans les moteurs, on s’est posé en toute sécurité. » Des sensations, Camille Flottes en vit à plein régime.
Faire corps avec la machine À l’instar de son premier vol en Boeing. « Je m’en souviens comme si c’était hier. J’ai mis la puissance pour le décollage, j’ai senti mon corps se plaquer au siège et j’ai lâché un petit : « wouhou ! ». C’était fantastique ».
« Car le pilote ne fait qu’un avec son avion, on ressent et on connaît chaque vibration, chaque bruit, on anticipe ses réponses… C’est dur à comprendre mais il existe un véritable lien entre l’homme et la machine quand on la connaît par cœur. » Et d’ajouter : « Je suis fière d’y avoir cru, d’avoir eu le soutien de mes proches pour réussir dans ce domaine qui n’est pas facile. »
Des sacrifices, Camille continue d’en faire au quotidien, dans sa vie professionnelle comme personnelle. « On est tout le temps surveillé avec des examens tous les mois et les simulations. »
Le goût du vol est à ce prix pour celle qui, désormais, vogue pour la sécurité civile. « C’est un retour à mes premières amours. Voler et servir ont toujours été en moi. Ma sœur et mon frère sont infirmiers et pompiers, c’est dans la famille. » Comportement de certains passagers, météo, pannes, collisions aviaires, etc. S’adapter est le leitmotiv de son métier.
Camille Flottes se retrouve à tutoyer l’élite de l’aviation en copilotant un avion d’État, rien que ça ! Un bombardier Dash qui peut contenir 10 000 litres d’eau ou de retardateur. A titre de comparaison, un canadair porte 6 000 litres. La France compte huit Dash et douze canadairs, c’est dire la place qu’occupe Camille. Copilote aujourd’hui, elle prendra la direction du Canada à la rentrée pour parfaire sa formation afin d’être opérationnelle l’été prochain.
« Je retrouve la sensation du vol. C’est super maniable. On s’est entraîné en Corse, j’étais dans la place du milieu à cent pieds du sol… » Vertigineux. Comme il est vertigineux d’apprendre que le Dash est intervenu lors de tremblements de terre à Tahiti comme il a transporté des troupes militaires et du matériel en Ukraine. Son objectif consiste aujourd’hui à « devenir la première commandante de bord sur Dash. »
De l’ambition qui n’est nullement de l’arrogance -bien au contraire, voler apprend l’humilité – mais la concrétisation de sa passion. « C’est un métier passion et je ne réalise toujours pas que je suis aux commandes de ces avions, quand je voyais un Boeing décoller ou maintenant un Dash. Et tant mieux, ça veut dire que je ne suis pas lassée de mon métier et que la passion est restée intacte, comme au premier jour ! »
Et garder intact cet enthousiasme qui la porte pour piloter au-dessus des flammes l’été prochain. Elle sait surtout que voler est un travail d’équipe. « Chaque membre d’équipage a un rôle clé qui est indispensable. L’avion ne vole pas seulement grâce aux pilotes mais il y a tout l’équipage de vol, les équipes au sol, mécaniciens, techniciens de surface, contrôleurs aériens, les ingénieurs, les opérations, etc.
C’est un vrai ballet qui se déroule autour de l’avion, au sein de l’aéroport et en amont, c’est comme ça que chaque problème est traité et résolu rapidement », conclut Camille. Ou, comme l’a écrit de sa plume Saint-Ex : « Il n’est pas d’amitié plus réchauffante que la camaraderie professionnelle.
Il existe entre nous une patrie commune qui est celle du vent, des orages et des longues angoisses nocturnes. » La patrie de la fraternité, c’est bien ce qu’a choisi Camille pour servir son pays, cette terre des Hommes sous son aile.s yeux »